Nutrition : 5 petits ajustements alimentaires pour des GRANDS changements de comportement de votre cheval
- Ann Verheyen

- 30 nov.
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 déc.
Le pouvoir de la nutrition : pourquoi « revenir aux fondamentaux » ?

Nous consacrons souvent beaucoup de temps, d'argent et d'énergie à des techniques d'entraînement complexes ou à des compléments alimentaires coûteux et spécialisés, dans l'espoir d'améliorer le comportement de notre cheval. Nombreux sont ceux qui cherchent la solution dans les méthodes les plus récentes, mais qui oublient que la paix et l'équilibre fondamentaux s'instaurent dès le départ.
Au fil des années, j'ai travaillé avec d'innombrables chevaux et leurs propriétaires, et j'ai constaté une erreur cruciale qui se répète sans cesse : nous nourrissons les chevaux comme des humains, au lieu de les nourrir comme des herbivores par nature. Le système digestif du cheval est conçu pour digérer de petites quantités de fourrage de façon quasi continue. Dès que nous nous écartons de ce rythme naturel – par des jeûnes prolongés, un excès de sucre ou une alimentation trop peu structurée – nous créons sans le savoir du stress, de l'anxiété, voire des comportements indésirables.
Il y a des années, mon propre cheval m'a montré à quel point l'alimentation pouvait avoir un impact profond. Un léger ajustement de son alimentation et la suppression de certains sucres à jeun ont permis, en quelques semaines seulement, d'obtenir un cheval non seulement plus calme, mais aussi visiblement plus heureux et plus coopératif sous la selle.
Ma mission est de partager ce savoir : il n’est pas nécessaire d’opérer des changements radicaux. En s’inspirant des comportements alimentaires naturels et en apportant quelques petites modifications ciblées à l’alimentation, vous pouvez obtenir des améliorations comportementales et un bien-être mental accrus chez votre cheval.
Ci-dessous, je partage les 5 petits ajustements alimentaires qui peuvent entraîner un changement de comportement important et durable chez votre cheval.
Conseil n°1 - La vérité 😳 : Votre cheval n'est pas agaçant, il a peut-être juste faim ?!
Posez-vous la question suivante : combien de temps mon cheval reste-t-il réellement sans fourrage, surtout la nuit ?
Le changement le plus crucial pour améliorer le bien-être de votre cheval est d'éliminer les longues périodes de jeûne.
L'estomac produit de l'acide en continu. Lorsqu'un cheval reste sans manger pendant plus de quatre heures , son estomac est vide, ce qui signifie que l'acide gastrique peut endommager sa muqueuse et provoquer des ulcères.
Les ulcères d'estomac sont une source importante de stress, de douleur et d'agitation. Cela se manifeste souvent par de l'agitation, des comportements agaçants, voire des vices persistants .
En résumé : ce que vous considérez comme un comportement « agaçant » est souvent l’expression d’un inconfort physique dû à la faim et à l’acidité gastrique.
❗️ Veillez donc à ce que votre cheval ne reste jamais plus de quatre heures sans fourrage . Lui fournir du fourrage aussi longtemps que possible contribue à son bien-être mental .
‼️ Offrez du fourrage aussi librement que possible, ou utilisez un distributeur à alimentation lente pour minimiser les périodes sans fourrage, surtout la nuit.
Conseil n° 2 - Le moment de la mastication : le pouvoir anti-stress de la salive
Saviez-vous que les chevaux sont conçus pour mâcher de 16 à 18 heures par jour ?
Ce besoin immense de mâcher a un effet direct et vital sur leur santé mentale et physique . Si les chevaux mangent trop vite (par exemple, une portion d'aliment concentré en quelques minutes), ils se privent de cette détente et de cette protection naturelles.
« La digestion commence dans la bouche. » Bien mâcher et suffisamment longtemps est la clé du succès.
La clé réside dans la production de salive. Contrairement aux humains, les chevaux ne produisent de la salive que lorsqu'ils mâchent. La salive est essentielle car elle contient un tampon naturel qui neutralise en continu l'acidité gastrique agressive avant qu'elle n'endommage la muqueuse de l'estomac.
❗️Résultat : Un cheval qui a suffisamment de temps pour mâcher et un estomac stable est naturellement plus calme . Vous réduisez ainsi le risque d’ulcères d’estomac, qui entraînent souvent de l’agitation, des mordillements, des ruades et de l’anxiété liée au passage de la sangle pendant le travail.
‼ ️Temps de mastication plus long → Plus de salive → Estomac neutre → Comportement moins stressant .
Conseil n° 3 - Calmez votre organisme : remplacez les sucres rapides par une énergie durable
Vous arrive-t-il de vous demander ce que sont réellement les sucres rapides et les amidons ?
Les sucres rapides et les amidons sont des glucides qui sont digérés et absorbés très rapidement par l'estomac et l'intestin grêle du cheval, ce qui entraîne une hausse soudaine de la glycémie (le « pic »). On les trouve en forte concentration dans les céréales .
De nombreux aliments concentrés traditionnels sont riches en sucres et en amidon. Dans la nature, un cheval ne consomme que le grain lorsqu'il fait partie intégrante de la plante entière . Le grain est alors entouré de nombreuses tiges et feuilles (fibres), ce qui assure une digestion et une absorption lentes. Dans l'alimentation industrielle, le cheval reçoit le grain concentré sans cette réserve naturelle de fibres.
La principale raison de limiter les céréales est la façon dont elles sont métabolisées par l'organisme du cheval :
Pics de glycémie : De grandes quantités d’amidon concentré sont rapidement décomposées en sucres. Cela provoque un pic de glycémie , qui se manifeste par une énergie explosive, un comportement nerveux, de l’agitation et une excitation excessive à cheval.
Acidification intestinale : L’excès d’amidon que l’intestin grêle ne parvient pas à digérer se déverse dans le gros intestin. Il perturbe alors la flore intestinale, ce qui peut entraîner des gaz, un risque de coliques et une acidose intestinale . Un intestin acide et inconfortable conduit inévitablement à un cheval qui se sent mal et devient plus réactif.
La solution est simple : remplacer les concentrés à base de céréales par des alternatives riches en fibres.

❗️ Remplacez les céréales et choisissez des aliments concentrés qui tirent leur énergie des fibres et des graisses saines.
‼️ Fournissez suffisamment de fourrage et assurez-vous qu'il y ait toujours de l'eau fraîche à disposition.
Ceci nous amène tout naturellement au conseil suivant.
Conseil n° 4 – Petites portions d’aliments concentrés : stabilité énergétique
Saviez-vous que l'estomac d'un cheval est relativement petit ?
Avec une capacité de seulement 8 à 15 litres, l'estomac d'un grand cheval est étonnamment petit compte tenu de sa taille. C'est la preuve ultime que le cheval est un herbivore qui broute sans cesse et qu'il n'est absolument pas conçu pour ingérer une grande quantité d'aliments riches en énergie en une seule fois.
De grandes quantités d'aliments concentrés (riches en sucres rapides et en amidon, comme indiqué dans le conseil n° 3) représentent une double charge pour l'organisme en raison de la petite taille de l'estomac :
Surcharge : L'estomac ne peut pas supporter une grande quantité en une seule fois, ce qui augmente le risque de problèmes digestifs, d'acidité et d'ulcères d'estomac.
Effet montagnes russes : Les repas copieux provoquent des fluctuations rapides du taux d’énergie dans le sang, un phénomène appelé « effet montagnes russes ». Cela peut rendre le cheval hyperactif peu après le repas, mais léthargique et déconcentré peu de temps après.
En distribuant les concentrés, vous stabilisez la glycémie et, par conséquent, l'humeur de votre cheval.
❗️ Servez en plus petites portions.
‼️ Nourrissez-les plusieurs fois par jour, de préférence 3 à 4 fois.
Cela atténue les pics et les creux, mais garantit surtout que votre cheval reçoive de petites quantités des nutriments nécessaires tout au long de la journée et ne soit donc jamais privé de nutriments pendant plusieurs heures.
« Consommer plusieurs petites portions de nourriture par jour assure une glycémie plus stable. » - Natascha Bos - Blauwe Hengst
💡 Si vous souhaitez en savoir plus, ce lien est recommandé :https://blauwehengst.nl/themadag-natuurlijke-voeding/
Conseil n°5 - Le changement de comportement ne se limite pas à la gamelle.
Ce dernier conseil résume la véritable conclusion : l’alimentation est indissociable du mode de vie de votre cheval. L’objectif ultime de ces 5 conseils est de recréer l’habitat naturel d’un herbivore .
Nous avons constaté que le système digestif est conçu pour un exercice et une alimentation continus. Même des granulés de qualité optimale, en quantité idéale, ne seront d'aucune utilité si le cheval reste immobile le reste de la journée.
Exercice et alimentation : Les herbivores passent toute la journée à chercher de la nourriture. En répartissant le fourrage (par exemple, avec plusieurs filets à foin placés à différents endroits ou à l’aide d’un système de suivi), vous combinez l’alimentation (conseils n° 1 et 2) et l’exercice. Cela stimule leur système digestif et leur apporte une stimulation mentale.
Aspects sociaux et nutritionnels : Les chevaux mangent naturellement en groupe. La solitude ou le stress au sein du troupeau peuvent avoir un impact négatif sur leur digestion et leur comportement, quelle que soit la qualité de leur alimentation.
Optimisez donc également l'environnement.
Le changement de comportement le plus important est obtenu en intégrant les conseils nutritionnels dans l'habitat :
Enrichir l'environnement : Offrir autant de liberté de mouvement et d'interactions sociales que possible 24h/24 et 7j/7.
Répartissez le foin : évitez que le cheval ne reste immobile pendant des heures à attendre son prochain repas (conseil n° 1). En répartissant le fourrage (avec des distributeurs à alimentation lente, conseil n° 2), vous appliquez simultanément les 5 conseils et créez un environnement naturel et apaisant pour le cheval.
Enfin : Le pouvoir des fondations
Comme vous pouvez le constater, pour avoir un cheval plus calme et plus heureux, il ne s'agit pas de techniques d'entraînement coûteuses ou complexes, mais d'un retour aux fondamentaux de sa physiologie et à ses besoins naturels. Cela passe par un accès constant au fourrage, l'élimination des sucres rapides et, enfin, la création d'un environnement qui favorise ces principes.
De petits ajustements alimentaires conscients, associés à une attitude naturelle, sont la clé de changements comportementaux importants et durables .

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